Venue impromptue....

Le Père de l'ordre ne dormit pas cette nuit là. Il parvint seulement à sombrer dans une somnolence agitée quelques heures avant l'aube, mais le reste de sa nuit fut occupée par d'inquiétantes pensées, à tourner dans sa cellule comme un fauve en cage meurtri.

Sans même s'en rendre compte, il murmurait ce qui passait par son esprit.

-Duncan...C'est toi...Pourquoi...

Durant ses quelques heures agitées où il se tenait entre le sommeil à la conscience, il fit d'étranges et sombres cauchemars, comme presque toute les nuits.

Je suis nu, entièrement, je marche au milieu des flammes, mais leur chaleur ne m'atteint pas. Je devine au loin une silhouette d'enfant, une fillette. Elle pleure et me regarde implorante. Je passe sans m'attarder, sans ressentir quoi que ce soit si ce n'est de l'indifférence, sans me méfier. Une ombre surgit alors devant moi. Une ombre de feu. Ducan, mon frère.
Il sourit, je porte instinctivement la main vers mon arme, mais je suis nu et désarmé. Je relève la tête et Duncan prend feu, entièrement, pour se rematérialiser en un imposant guerrier du Chaos, tout en armure.

Je suis paralysé. Le guerrier s'approche, et dans un horrible crissement métallique m'envoie un coup au visage. Je tombe, sonné, ma vue se brouille. Avant de perdre conscience, j'aperçois le visage du guerrier qui ôte son casque. Ce visage! Sigmar protège moi! Ce visage c'est...

Hiork se redressa sur son lit en poussant un hurlement torturé. Il se recroquevilla contre le mur, comme un enfant, en jetant des regards terrifiés dans la pièce.

Après quelques instants, il se calma, se passa la main sur son visage couvert de sueur et se leva. L'aube avait du se lever depuis une heure maximum.

Il fit soigneusement sa toilette avec la bac d'eau froide de sa cellule, puis il revêtit sa bure avant de sortir dans le couloir.

Il passa devant la chambre de l'enfant récupérée, hésita, mais n'entra pas.
Il se dirigea vers la chapelle du krak, s'agenouilla devant l'autel, et entama des prières envers le Saint Sigmar

Béni soit-il.

Le matin était deja là et le soleil radiait le Krak de sa sainte lumiére...Une journée comme les autres, bénit par le plus Haut...Par le vitrail de sa chambre représentant Sigmar lui même, Eomergon contempla l'activité qui reignai déjà dans le krak et tout autour...Chaque jour les Prêtre guerriers renforcent leur Foi en Sigmar et répètent inlassablement les gestes des techniques de combat. A bord de gros chariots, des bandes de fidèles parcourent les territoires pour répandre la bonne parole. Des répurgateurs et des prêtres-guerriers, escorté par des foules de croyants toujours plus nombreuses font sonner les saintes cloches de leurs convois et récites des psaumes appris par cœur. Des meutes de molosses dressés à tuer et les instruments de torture les plus en vogue achèvent de convaincre les âmes encore hésitantes de rejoindre la sainte croisade.... Une journée comme une autre dans le Saint Empire...


Eomergon était cette fois ci équipé pour le combat...Son armure de plate luisante sur laquel était incrusté une cométe à deux queus revetait une tunique rouge sang de bonne qualité...Pour lui s'habiller était devenu cérémonial...Son livre Saint attaché à son ceinturon de cuir il prit enfin son chapelet qu'il enfila autour du coup... Sa large main armué saisissa un lourd marteaux qui faisais de loin la moitié de sa taille, qu'il balanca sur son épaule dans un bruit métallique.

Il se préparait à aller purifier une famille d'Hérétiques prés de Middenheim, une purification par le feux et une bénédiction des lieux et du sol aprés la souillure que pouvait avoir laissé ces cultistes sodomites...Des soupcons avaient déjà était remarqué par le Saint Ordre, mais cela fut confirmé avec le témoignage de Johns wilferd...Leur voisin. Certe il revendiquait leurs terres...Mais peu importe le Saint Empire ne pouvait prendre de risque et ce "témoignage" confortai cela, Réunion sodomites, culte Hérétique, inceste, tels étaient les pratiques de cette famille dévoué au chaos...De jeunes enfants pourtants...Ils répondraient tous de cette trahison envers le tres grand,bénit soit il...

Mais avant cela Eomergon souhaitait voir cette fillette...

Arrivé devant sa porte il entra sans demander permission.

"Bonjour fillette! Leve toi! et habille toi, tu n'est pas dans une auberge ici..."

Eomergon fit pivoter dans un mouvement brusque son lourd marteau sur le plancher, ce qui fit sursauter l'enfant et degaga tout autour de lui un nuage de poussiere...

Une voix...

une voix qui avait du mal à passer par delà la fièvre et se trouvait étouffé comme entourée d'un nuage de coton.

La voix se faisait plus insistante pour pénétrer sa conscience endormie et fiévreuse.

L'enfant ouvrit les yeux lentement, à mesure que son esprit embrumé s'éveillait. Elle dodelinait de la tête et découvrit sur le pas de la porte le prêtre qui l'avait accueillie.

Se lever.. il lui demandait de se lever...

La fièvre de la nuit n'avait pas baissé. L'immense épuisement avait amoindri les défenses de son corps et une nuit avait suffit pour qu'elle tombe malade. La constitution frêle de la toute jeune fille n'était pas faite pour supporter ce qu'elle avait enduré jusqu'à maintenant, mais sa volonté l'avait éveillé au milieu de cauchemars pour répondre à l'appel du prêtre...

Toujours enroulée dans son drap elle chercha à se lever pour chercher ses vêtements en piteux état.

L'enfant s'habilla en quelques secondes avant de le suivre avec surprise...

le depart... elle allait partir?

Hiork était resté au moins une heure dan la chapelle froide du krak, mais il n'en avait pas eu conscience, perturbé qu'il était par les récents évènements. Ses genoux étaient meurtris par la pierre glacée et l'immobilité, mais ça non plus il n'en avait pas conscience.

Il s'était à présent calmé et remettait tant bien que mal ses idées en place. Duncan ne devait pas avoir de rapports avec la fillette, ça ne lui ressemblait pas, il était trop moraliste pour ça. Mais sa venue était néanmoins étrange et Hiork devrait l'interroger avant de lui laisser faire quoi que ce soit.

Il sortit du lieu sacré, alla manger une quignon de pain avec de l'eau puis il vint à la cellule où avait dormi la fillette. Il y trouva déjà le Frère Eomergon.

-Bonjour mon Frère. Que Sigmar bénisse ta journée et te protège de son Sain Marteau, dit-il d'un ton sentencieux et posant chaleureusement la min sur l'péaule de l'imposant prêtre.

L'enfant ouvrit de grands yeux en entendant l'intention du père Eomergon de la faire allumer un bucher. Elle serra les poings ainsi que les dents.

Allumer un bucher pour tuer des gens... elle devint blanche à cette idée.

Relevant la tête elle s'adressa au père Hiork.

"S'il vous plait Vater, s'il vous plait, je préfère rester ici plutot que... ou partir.. je dois partir d'ici de toute facon mein Vater et je vous remercie pour m'avoir recueillie hier et m'avoir offert a manger et à boire.

Mais je ne dois pas rester non plus trop longtemps.. s'il vous plait Vater..."

Hior regarda successivement la fillette et son Frère, l'air perplexe. Finalement, c'est en regardant la fillette qu'il répondit aux deux.

-Je vais d'abord lui parler un peu.

Il sourit, d'un sourire sans chaleur.

-Non petite, tu en peut pas partir comme ça, je dois d'abord te parler. Tu vas me raconter en détails ce que tu fais ici. Comment tu es arrivée et pourquoi et tu vas me dire qui t'as fait ça sur les bras.

Il regarda son Frère.

-Reste mon Frère, nous aviserons de ce que nous ferons d'elle après.

L'enfant regarda les deux pères, rapidement sa confiance décrut, nulle chaleur dans leur regard, nulle compassion. Elle était habituée à avoir une vie difficile mais il y avait toujours autour d'elle ce cocon qui la protégeait malgré tout du monde extérieur.

Ici, dans ce krak elle commençait à avoir peur, sa peau se hérissait sans le souhaiter. La jeune rousse baissa la tête et ferma les yeux.

"Je suis en route pour rejoindre ma famille, Vater. Je devais rester quelques années loin d'eux et cette période s'est terminée.. maintenant je dois rentrer chez moi.

C'est un membre de l'Ordre Flamboyant qui m'a fait cela, mein Vater. Aujourd'hui je dois rentrer chez moi. S'il vous plait.

Je ne suis pas mauvaise, je hais le Chaos et le rejette de toutes mes forces.

Ma famille m'a amenée à l'ordre afin de me former pour ma sécurité et aujourd'hui ils ont bien voulu que je rentre chez moi pendant mon apprentissage. J'avais oublié que nous étions si proche de l'hiver et comme celui ci est précoce cette année, j'ai été surprise par la neige sans m'en rendre compte.

J'ai vu au loin votre Krak... je me suis rapprochée et j'ai été frapper car j'avais trop froid. Maintenant je dois aller vers l'est vers chez moi. Pour rentrer..."

Hiork resta perplexe quelques instants après que la fillette eut fini de s'expliquer. Elle semblait sincère, mais ses propos restaient étranges et incomplets.

-Celui qui t'a fait ça, le sorcier, tu connais son nom petite?

Avant qu'elle ait répondu il glissa à l'oreille de son Frère :

-Nous la suivrons, cette affaire me semble étrange, nous verrons bien qui est sa famille...

La jeune fille secoua la tête.

"Non Vater..."

Elle baissa la tête puis la releva en attendant qu'il l'autorise a repartir chez elle.

Hiork semblait à nouveau perdre patience. Sa mâchoire se crispait nerveusement et il se passa une énième fois sa main droite dans sa barbe.

-Petite, commença-t-il d'un ton difficilement maitrisé, fais un effort! Tu dois nous en dire plus si tu veux rentrer vite chez toi tu comprends? Pourquoi étais-tu avec un sorcier si tu ne connais même pas son nom?

Il secoua la tête, comme pour chasser son anxiété puis continua d'une voix plus calme.

-Fais un effort mon enfant, je t'en prie, tu rentreras vite chez toi après, mais d'abord je dois vraiment tout comprendre.

Le prêtre barbu la regarda longuement, de ses yeux noirs et sévères, comme si il pouvait déceler quelque vérité supplémentaires d'un simple regard. Finalement, son visage s'adoucit quelque peu, il ébouriffa les cheveux de l'enfant et se releva, se tournant vers Eomergon.

-Viens mon Frère, je voudrais te parler.

Il l'entraine hors de la pièce, dans le froide couloir des cellules, puis lui parla à voix basse.

-Cette enfant ne nous dit pas tout. Elle fait visiblement parti de l'ordre des sorciers Flamboyants. J'ai...je connais un membre de cet ordre, et il ne m'inspire pas confiance. Que penses-tu de ce qu'elle a dit? As-tu une idée de ce que nous pourrions faire. Ton avis compte à mes yeux, tu sais cela, parle donc.

Il attendit que son Frère lui réponde, avec une sincère confiance dans le regard.

Hiork fut surpris par la question et décontenancé durant quelques courts instants. Il se rembrunit et pris un air offusqué.

-Là n'est pas le propos Frère Représentant, commença-t-il, employant délibérément le grade officiel de son Frère, une enfant marqué par des sorciers, aussi fidèles soient-ils à notre terre léguée par notre Père le très grand Sigmar béni soit-il, débarque à notre krak, sans explications cohérente et nous devrions la laisser partir ainsi?

Il se passa la main dans sa barbe, ce qui visiblement eut l'effet de le calmer un peu. Il était rare de le voir perdre son sang froid, cette affaire l'affectait très étrangement.

-Mon Frère, comprends moi. J'ai fondé notre ordre en dépit des menaces des corrompus de l'Église. Je l'ai élevé dans l'adversité et sans richesses. Je me dois d'être le plus vigilant possible. Cette enfant pourrait être les yeux du mal et ne même pas le savoir. Son histoire peut être vraie, mais elle peut ne pas l'être. Ne te laisse pas attendrir par son air innocent et son jeune âge. J'ai condamné des jouvenceaux au bûcher et continuerai à le faire autant de fois que cela sera nécessaire.

Son regard était déterminé, de celui qui agit non pas par cruauté mais par devoir, sans rage ni haine, capable de massacrer une foule par foi en son Dieu sans en éprouver aucun remords. Il détourna la tête et regarda la porte.

-Un jour mon Frère, nous discuterons plus amplement toi et moi, peut être alors pourrai-je te révéler des choses que tu ignores, mais pour le moment je ne le peux pas.

La révélation, même si elle ne semblait vouloir rien dire, était considérable pour Hiork. Jamais il n'avait parlé de son passé à quiconque ou presque, et cette simple phrase témoignait de la confiance accordée à Eomergon.

-J'avais dans l'idée d'escorter la gamine là où elle nous mènerait. La mission peut s'avérer dangereuse car nous ne savons pas ou elle peut nous mener, aussi j'aimerais que tu m'accompagnes. Le krak est bien vide ces derniers temps, nos Frères sont pour la plupart en pèlerinage au travers du pays, aussi aurai-je besoin de ceux qui pourraient venir.

Hiork sourit à son Frère.

-Je retrouve là ton zèle mon Frère. Non, laissons nos Frères régler cette tâche ou bine nous nous en acquitterons à notre retour. Pour le moment, je tiens vraiment à en finir avec cette affaire.

Il fit un mouvement de tête pour désigner la cellule ou attendait la fillette.

-Préparons notre départ et allons-y. Si tu n'as rien à ajouter?

Hiork portait toujours sa sempiternelle bure sombre, mais il avait également revêtu une cotte de maille par dessus ainsi qu'un lourd plastron usé et marqué par les multiples combats qu'il avait subi.
Le prêtre guerrier avait accroché un lourd marteau dénué d'ornements dans son dos, à ,porté de main.

Il huma l'air frais, visiblement enthousiasmé par ce départ, puis il monta prestement en selle, sur son destrier à la robe brune ténébreuse, en adéquation avec sa bure.

-En avant alors, allez fillette, monte à cheval.

L'enfant monta à cheval sur l'ordre du Père Hiork. Sa dextérité prouvait que ce n'était pas la première fois qu'elle le faisait mais en haut du pur sang, le paysage était si différent comme regardé par une seconde paires d'yeux.

"Ma famille est vers l'ouest Vaters..."

Sur ces indications ils prirent le chemin... au pas et parfois au trot et de temps en temps au galop dans la fillette s'était réhabituée à ce style de

Le soleil, haut dans le ciel plusieurs heures auparavant se mit à baisser lentement et à rougir les vaux et les monts, comme si une mer de sang venait à leurs pieds s'incliner.

Ils s'aventuraient vers l'ouest et le soleil n'allait pas tarder à se coucher. La zone valonneuse du début de la matinée annonçait aujourd'hui l'immense foret qu'il leur faudrait traverser.

Alors qu'ils s'aventuraient à l'entrée de la foret, ils dessellèrent les chevaux, et préparait l'arrivée de la nuit en montant un campement de fortune. Leurs chevaux attachés chacun par une longe à un arbre.

Les deux frères firent des rondes l'un après l'autre afin de surveiller les environs et protéger le sommeil de leur petite troupe. La nuit était paisible... jusqu'à ce que....

Les chevaux se mirent à frémir, ce qui alerta immédiatement le père qui était de veille...

Puis un énorme hurlement se fit entendre, réveillant les deux endormis brutalement.

Quelques secondes plus tard d'autres hurlements se firent entendre tout aussi inquiétants.