Les Chroniques d'Eden Lamevent

Chroniques d’Eden Lamevent l’Aveuglé

I – Sacrifice

Mère était une brave personne, fervente croyante en Sigmar, notre Dieu protecteur, celui qui nous a guidé de son vivant et qui nous guidera à travers son divin statut.
Père, lui, je n’ai jamais eu l’occasion de le rencontrer, d’après les récits aussi brefs que flous de ma mère, il aurait était un vaillant homme, fier soldat de l’Empire étant porté disparu depuis leur dernière expédition dans les Terres de nos ennemis éternels : Le Chaos.

Mon enfance fut bercée entre Prières et entraînements au combat rapproché. Mon éducateur disait qu’avec la vaillance de mon père et la Foi de ma mère, je ne pouvais devenir qu’un brillant défenseur de l’Empire.
Cette idée me convenait parfaitement, pourtant, j’étais encore jeune et insouciant.
C’est peu après mon quinzième anniversaire que ma vie prit un sens particulier, peut être le tournant le plus important de ma vie.
La veille du jour J, des meurtres abjects avaient été commis, la milice de la cité pensait à des règlements de comptes entre famille. Pourtant la vérité était bien lointaine.
Ce fameux jour J, c’est ma mère qui fut agressé, à son domicile. Tout se passa quelques secondes avant que je pousse la porte de la maison, Sigmar voulut que j’arrive à temps. La lune venait d’apparaître, il y avait encore du monde dans les rues, à cause du marché de nuit Estival, c’est d’ailleurs ce qui fut fatal à l’assassin.
Une fois rentré, la première chose que je vit fut une silhouette sombre et encapuchonnée. A ses pieds, mère agonisait dans des petits cris de douleurs.

Ma première réaction fut l’étonnement, bouche bée, je resté plantait là, face à cette atroce scène. La silhouette se retourna, c’était un homme, il tenait une dague dans sa main droite, du sang coulait de la lame.
Ensuite, tout devint flou. D’après les personnes qui étaient présentent dans la rue lors de l’évènement, il semblerait que mon visage soit devenu de marbre et que mes yeux furent animés d’une intense soif de vengeance.
L’Assassin était au service du chaos, l’arme qu’il utilisait ne faisait aucun doute sur sa provenance.
Je me mis à hurler de tous mes poumons, de toute ma rage, de toute ma puissance. L’homme encapuchonné ne su que faire, il se précipita vers la porte devant laquelle je me trouvais.

Je remercie encore Sigmar aujourd’hui d’avoir fait en sorte qu’un Guerrier-Prêtre se trouve dans la rue à ce moment là. Ce dernier, interloqué par mes hurlements, comprit de suite que le fuyard ne pouvait être qu’un sombre personnage ayant commis un acte vil et cruel.
Il sauta sur l’Assassin et s’aggripa à sa capuche avant de lui enfoncer la large lame de son épée à travers le corps..

J’étais à la fois émerveillé et abasourdi par la l’efficacité resplendissante du Guerrier-Prêtre. L’Homme vint à ma rencontre, me demandant si tout allait bien. Encore sous le choc, il me fut un certain temps avant de reprendre les idées et de repenser à ma mère… Vers laquelle je courus, oubliant de prendre le temps de répondre à mon sauveur.

Elle était là, allongée, les yeux livides, des larmes avaient coulés le long de ses joues. Le Guerrier-Prêtre rentra à son tour, son instinct le fit ressortir en trombe pour appeler un potentiel soigneur. Sa demande ne fut pas vaine, il revint quelques minutes plus tard accompagné d’une jeune femme en robe blanche. Cette dernière m’écarta du corps de ma mère avant d’annoncer qu’elle avait besoin de calme et qu’il était préférable que l’on sorte de la pièce.
A contrecoeur, nous nous exécutâmes, le Guerrier-Prêtre et moi, et sortirent dans la rue où s’étaient massés une foule de personne.
Les larmes coulant encore le long des joues, j’observais mon sauveur. Grand, vêtu d’un haut en plaque et de tissus en lambeaux, on aurait dit qu’il sortait d’un champ de bataille. Sa barbe était broussailleuse, ses cheveux blanchis par l’anxiété que reflétaient les traits de son visage. Alors, il m’adressa la parole :

-Va prier, Fils.

Mes larmes cessèrent de couler, une course effrénée s’ensuivit, je me dirigeais vers les bois avoisinant la cité. Les portes de la ville étaient encore ouvertes, les gardes, abasourdis, me regardèrent passer en trombe.
Me voila enfin face à ce magnifique arbre, il était situé au centre d’une clairière, elle-même se trouvant au plus profond du bosquet. Le tronc devait mesurer plus de deux mètres de diamètres, quant à sa hauteur, elle faisait le double de la taille d’un Géant.

Accroupit, je me mis à prier Sigmar. Je priais pour la survie de ma mère, pour pouvoir encore retrouver son sourire radieux et réconfortant.
Je priais, encore et encore, sans répit, toutes mes pensées étaient tournées vers notre Dieu, notre Guide. Je me sentais en symbiose. Des heures passèrent sans que je ne cesse mes pratiques. La fatigue s’emparait de mon corps, ma vision devint floue. Alors, je fut ébloui par une lumière Divine.
Une voix résonna dans mon esprit.

« Toi qui possède la Foi Inébranlable, j’entends ton appel. Ton vœu est saint et on ne peut plus louable, c’est pour cela qu’il est exaucé. De la vue tu n’as plus besoin, seules tes convictions et ta Foi te guideront dans cette sombre époque. Vit, mon enfant, grandit, devient un Homme et combat les forces maléfiques qui dévastent nos saintes terres. Tel est MON souhaite. »

Tout devint noir et je m’évanouis. Plus jamais je ne verrais de couleur, de visages, de morts, de sourires, désormais, ma Foi décrira le monde qui m'entoure, seule ma lumière intérieure me guiderait.


[HRP: La suite bientôt J'éditerais le message ]