L'ombre de lui même...

Le muet suit le prêtre-guerrier jusqu'à l'intérieur du krak et contemple avec curiosité et admiration cette forteresse défiant le temps et l'Ennemi. Son regard paraît ému quand il touche de sa main tremblotante les vieilles pierres du mur d'enceinte. Eomergon peut voir alors qu'il lui manque l'annulaire et l'auriculaire dont il ne reste qu'une seule phalange.

Puis, l'homme se retourne vers Eomergon et lentement, il retire son masque, dévoilant une abominable bouche cousue de fils épais.

Hmmmmmm !

Le reste de son visage maintenant découvert est à l'image de son crâne, brûlé et couvert de cicatrices, témoins d'âpres affrontement ou de cruelles séances de torture. S'il fut normal, aujourd'hui même sa mère ne pourrait le reconnaître...

Il écarte sa cape d'un geste et tient dans sa main une affichette que les disciples de l'OSM placarde aux quatre coins de l'Empire, écrite de la main de Hiork Vonsmann et appelant à la résistance. Il la tend à Eomergon puis il tient l'ardoise accrochée à son cou et commence à écrire à la craie...

Je veus servir l'OSM

Il regarde son interlocuteur intensément, une lueur de folie dans son œil.

Eomergon surprit le fondateur de l'OSM en pleine séance d'exercices physiques, séances qu'il s'imposait quotidiennement pour garder sa vigueur et être toujours prêt à combattre.

Il était dans la salle d'arme et ne portait qu'une grossière culotte de laine, comme la portent souvent les paysans. Son torse était nu et couvert de sueur. Sa peau cuivrée accentuait l'imposance de ses muscles brutaux, comme taillés à la hache. Il était également assez abondamment poilu sur la poitrine, en adéquation avec sa barbe noire et ses cheveux broussailleux, rares chez les membres de son ordre.

Eomergon lui expliqua la situation, lui demandant audience pour ce muet. Vonsmann parut contrarié d'être dérangé durant cette séance, mais il n'en dit mot et se rhabilla de sa lourde bure brune.

-Bien, mène moi à lui mon Frère.

Il suivit le colossal Frère et ils arrivèrent à la chapelle où il avait laissé le nouvel arrivant.

Quand les deux frères de l'Ordre rentrent dans la chapelle, l'homme est en train de prier, sa bible ouverte dans les mains. Il récite dans sa tête une louange dédié à Sigmar, une petite prière d'espoir, celui de vaincre un jour le chaos.

Ho Sigmar,
toi qui nous guide
toi qui nous aide dans la bataille
toi qui pétrifia le grand orque

Sauve nous de la décadence !
Sauve nous de la guerre !

Donne nous la force d'écraser le chaos
De le vider de son sang entre tes mains vengeresses
De le fouler au pied sous ta botte puissante

Et redonne à l'Empire sa pureté de naguère !

Il n’interrompt pas sa prière malgré que les deux prêtres guerriers attendent. Il referme sa bible et se tourne alors vers Hiork Vonsmann, le salut d'un signe de la tête et le regarde longuement d'une manière inexpressive. Il a remis son masque et porte toujours son ardoise avec l’inscription « je veus servir l’OSM ».

Hiork parut quelque peu surpris par l'allure du Muet. Il le regarda longuement sans répondre et regarda également Eomergon, comme pour lui réclamer des explications.

Finalement, il s'avança vers l'infirme personnage et lui sourit sans chaleur.

-Bienvenue dans notre krak citoyen. Je suis Hiork Vonsmann, le créateur de cet ordre. Ton désir est honorable, mais je dois préalablement savoir qui tu es.

Hiork prit le parchemin sans ses presser, il l'ouvrit et entreprit méthodiquement sa lecture. Un sourcil se haussa avec surprise alors qu'il avançait dans sa lecture, et ne redescendit pas jusque à ce que le prêtre ait refermé le message. Il regarda intensément le Muet, comme pour déceler un visage derrière ce masque et ces stigmates, puis il regarda Eomergon perplexe. Finalement, il lui glissa à l'oreille.

-Je m'en occupe mon Frère, Sigmar te bénisse. Je te lise vaquer à tes pieuses occupations.

Le message paraissait assez clair, et Hiork l'accentua en le regardant significativement.

Eomergon, en tant que guerrier discipliné, ne dit mot et sortit de la pièce en saluant son Frère.

Une fois le colossal prêtre sortit, Hiork se retourna vers le Muet. Il le dévisagea longuement, et il fit le tour de l'infirme, comme pour admirer une bête de foire de plus près.

Finalement, il se retrouva en face de lui et le toisant d'un air dur il lui adressa la parole à nouveau, d'un voix basse et grave.

-Ainsi donc, c'est toi. Je devrais te punir pour...ton passé, tu en as conscience, Muet?

Une grimace, un rictus que l'on aurait pu attacher à un sourire apparut sur le sombre visage de Vonsmann. Il se passa la main dans sa courte barbe tout en hochant la tête.

-Hum... Voilà une sage réponse mon F... Muet. C'est peut être un signe de renouveau pour toi après tout.

Il continua de le regarder, mais il semblait porter son attention ailleurs, perdu dans ses pensées et perplexe. Finalement, il hocha à nouveau la tête d'un air décidé.

-Je pense que les Frères t'accueilleront comme il se doit. Cependant, j'aimerais en savoir plus sur ce qui t'es arrivé. Le secret que tu m'as confié resteras bien gardé avec moi, ne t'en fais pas.... Coment doit-on t'appeler à ce propos, Muet?

Hiork lut à nouveau le parchemin avec attention, puis il le rangea dans sa burre avant de répondre au Muet.

-Bien, je pense que nous serons amené à en reparler.

Il prit une profonde respiration et lacha d'un ton cérémonieux :

-Bienvenue au sein des Frères du Saint Marteau, seuls vrais serviteurs de Sigmar et de son Héritage!

Il posa sa main sur l'épaule du muet et la serra avec chaleur. Il se pencha vers son oreille et lui murmura quelques mots, après quoi il recula vers la porte.

-Je te laisse donc t'empreindre des lieux Novice. N'hésites pas à parler aux autres Frères que tu croiseras.

Il sortit de la chapelle et on put l'entendre crier plusieurs fois dans les couloirs du krak :

-Un fils de Sigmar nous a rejoint! Bienvenue au Novice!

Bientôt plusieurs mois depuis la dernière arrivée d'un Membre au sein de l'Ordre. Le Père Vonsmann vient d'en accueilli un nouveau. Très intéressant.
Rky Shenstein sorti son poignard du pain posé sur la table, en préleva un quignon et entrepris de sortir des cuisines pour se diriger vers l'entrée du Krak.
Pendant qu'elle marchait, elle ne cessa de mordre son morceau de pain en pensant a l'allure du nouveau venu, triste quand même qu'il ne s'agisse pas d'une femme.
Mais bon, il se pourrait qu'il est le charme d'Eomergon de Middenheim et le tempérament d'Aknor ... La spadassine se surpris a sourire, regarda en l'air, et pensa.

"Bien sur Grand Sigmar, notre Dieu, tu restera le plus charmant".

Arrivée au niveau de la marche qui sépare la cour des cuisines, Rky, effarée, fit tomber un morceau de pain a moitié mastiqué de sa bouche. Elle s'empressa de le virer a coup de bottes sur un coté, histoire que personne ne le remarque. Hiork avait accepté un flagellant au sein du Krak! Qu'il était hideux, avec ces clous sur la tête, sa peau terne, un masque devant la bouche pour cacher on ne sait quel immondice.
La répurgatrice aurait voulu faire demi-tour, mais elle avais croisé le regard de l'homme, fixe, vague, sans émotion. Etait-il seulement conscient?
Un clignement d'oeil, et une appréciation de la tête lui fit comprendre qu'il l'était. Elle ne pouvait plus revenir en arrière. Soit, il aurait peut-être de l'intelligence, sinon pourquoi Hiork l'aurait accepté.
Elle s'épousseta les jambières et la tunique et arriva vers lui, avec le sourire forcé de d'habitude.

"Bienvenue a toi, c'est un plaisir d'accueillir un nouveau membre dans notre Krak, je me présente Rky Shenstein, Soeur de l'Ordre au service de Sigmar le Grand."

Elle lui tendit la main.